Construit à proximité de l’aéroport international Changi de Singapour, le bâtiment du Singapore Freeport comporte des locaux de stockage hautement sécurisés, des showrooms et des locaux administratifs. Le projet se fonde sur une prise en compte des contraintes légales, techniques et fonctionnelles, mais les transcende en les transformant en autant de qualités architecturales. Les contraintes légales deviennent prétexte pour un jeu volumétrique qui brise la banalité possible d’une simple boîte et crée des tensions formelles. Les contraintes techniques, notamment le contrôle de la température et de l’humidité ont généré le caractère architectural de l’édifice. Une enveloppe performante qui empêche à la fois un important apport de chaleur et une déperdition du froid produit dans le bâtiment. Cette peau est renforcée par un écran végétal, lui même ombragé et protégé par une fine résille métallique dorée qui permet à l’image du bâtiment, entre autres, de vibrer et de varier en fonction de l’humeur de la lumière et du temps. Un jeu d’alternance de panneau de maille métalliques s’approchant ou s’éloignant du bâtiment permettent de varier également la perception de la végétation qui envahi les faces verticales de l’édifice. Les contraintes fonctionnelles ont généré l’idée d’une boîte précieuse, sorte d’écrin délicat et voluptueux qui annonce discrètement la valeur des biens qu’elle abrite. La vie et la métamorphose du végétal contribuent à la vibration de cet écrin par l’évolution constante des plantes. Le projet de façade paysagère met en avant des plantes grimpantes complètement adaptées au climat de Singapour, avec l’idée que cette peau végétale soit la plus autonome possible, économe en eau et sans grandes contraintes d’entretien et économe en eau. A terme elle doit donner une impression d’opulence verte par les feuillages amples et graphiques d’aracées qui la composent. Avec l’intervention de Johanna Grawunder et Ron Arad, l’édifice marque également les différences et les similitudes entre l’architecture, l’art et le design. La participation de ces deux artistes est intervenue non pas à la fin de l’ouvrage, comme on peut le constater dans la plupart des bâtiments, mais au stade du projet. Ceci est particulièrement valable pour les interventions de Johanna Grawunder, qui a voulu avant tout comprendre les qualités architecturales du projet pour proposer des interventions qui n’apparaissent pas comme des ajouts, mais comme des parties constitutives de l’édifice.
© 3BM3 ATELIER D'ARCHITECTURE SA . Published on March 26, 2013.
© 3BM3 ATELIER D'ARCHITECTURE SA . Published on March 26, 2013.